Pinot noir, Chardonnay : le duel des cépages.

Si le champagne est principalement l’affaire de trois cépages, l’Aube en compte surtout deux sur ses côteaux, le Pinot Noir et le Chardonnay.

Présentations

Le pinot noir.

Ce raisin noir à jus blanc est aujourd’hui le plus planté en Champagne, où il représente presque 40 % de l’encépagement. Peut-être originaire de Bourgogne, il se plaît sur les sols argilo-calcaires de la Côte des Bar où il donne des jus à la structure vineuse puissante. S’il est le plus souvent assemblé pour donner une structure aux champagnes (ou leur couleur aux rosés), il est parfois vinifié seul pour donner des champagnes Blancs de Noirs, qui accompagneront sans souci une volaille à table. Ce cépage occupe une superficie de 6 700 hectares. Selon l’Union des maisons de champagne, la Côte des Bar est plantée à 84 % en pinot noir. Un choix effectué après la deuxième guerre mondiale, quand le vignoble a été replanté.

Le chardonnay. 

Ce raisin blanc, qui fait les grandes heures de la Bourgogne et de la Côte des blancs, est à la fois le plus connu et le moins planté des trois grands cépages champenois (un peu moins de 30 % du vignoble, 11 % dans l’Aube). Sans assemblage, il donne en Champagne des blancs de blancs réputés plaire au public féminin. Plus frais, moins vineux que le pinot, le chardonnay ne semblait pas destiné à se plaire dans la Côte des Bar. La qualité des jus qu’on y presse démontre le contraire. II occupe, quant à lui, une superficie de 900 hectares. La Côte des Bar est plantée à un peu plus de 11 % en chardonnay. Ce chiffre ne comprend pas Montgueux, que l’Union des maisons de champagne classe dans la Côte des blancs.

Deux Bourguignons en Champagne.

Raisin noir, cœur blanc. 

Dans leur grande somme du début du XXe siècle (« Ampélographie, traité de viticulture générale », édité chez Masson à partir de 1901), Viala et Vermorel attribuent au pinot noir une origine bourguignonne. Ce cépage noir à jus blanc y donne les vins les plus chers au monde. En Champagne, il est le plus souvent vinifié en blanc, sans la macération qui lui donne sa couleur rouge. Il permet également d’alimenter le marché toujours plus important des champagnes rosés.

Grain d’or. 

On a longtemps cru que ce Bourguignon à la peau dorée était de la grande famille des pinots. Au XIXe siècle, il n’était pas rare qu’on l’appelle pineau blanc (d’où la mention « blanc vrai » pour désigner le pinot blanc dans l’Aube). C’est le roi de la colline à Montgueux, où il représente plus de 90 % de l’encépagement. En Champagne, on le préfère usuellement sur sols de craie mais il est de plus en plus courant dans la Côte des Bar, qui se trouve sur la même ligne de sol que Chablis.

Deux cépages complémentaires

Fraise et tabac. 
Fraîchement pressé, le jus de pinot noir est une explosion de fruits rouges, fraise, mûre, groseille ou cassis. En vieillissant, il se complète volontiers d’arômes de fruits secs, d’épices et parfois, même, de tabac. Dans l’assemblage champenois typique, c’est à lui d’apporter sa structure au vin. Grand seigneur du Kimmeridgien dans la Côte des Bar, le pinot noir est aussi le cépage exclusif de l’appellation rosé des Riceys, où il va flirter avec le vin rouge sans jamais franchir la ligne.

Le temps lui va si bien. 
Le chardonnay est capable de donner quelques-uns des plus grands vins blancs du monde. Frais et adaptable, il se plaît en cuve comme en fût. Jeune, il fleure bon les agrumes et le chèvrefeuille. À Montgueux, il se pare volontiers d’atours exotiques (passion ou litchi). Avec l’âge, il tend à compoter, exhale des arômes de fruits secs et de viennoiserie. Sa capacité à bien vieillir lui donne un rôle fondamental dans l’assemblage champenois.

Deux grands voyageurs

Pionnier du Nouveau Monde.
 
S’il a acquis ses lettres de noblesse en France et s’il préfère, de loin, les climats frais, on trouve du pinot noir sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Il donne de grands vins rouges en Oregon et en Nouvelle-Zélande. Il est plus anecdotique en Afrique et en Amérique du Sud, où il a tendance à mûrir trop vite pour développer ses arômes. On le trouve en Chine comme en Australie. En Allemagne ou en Autriche, il se fait léger, à la frontière du rouge et du rosé.

Le globe-trotter par excellence. 
Chine, Chili, Afrique du Sud, on le trouve partout, ou presque, où l’homme fait du vin : c’est un des raisins les plus plantés au monde. C’est aussi un de ceux qui changent le plus de personnalité en fonction du climat et du vigneron. S’il rend son meilleur dans les climats plus frais, où son caractère minéral prend le dessus, le chardonnay ne craint pas les climats moins tempérés, comme la Californie ou même l’Australie.

Les autres cépages champenois

Le pinot meunier : un cépage sous-estimé ? 
Petit frère du pinot noir, le pinot meunier s’en distingue avant tout par ses feuilles au pelage léger, comme un dépôt de farine qui lui a donné son nom. Réputé mal vieillir, le meunier non assemblé donne pourtant d’excellents blancs de meunier qui ne craignent pas le passage du temps. Dans l’Aube, il est confidentiel (à peine plus de 3 %), mais les vignerons qui en ont apprécient son fruité léger et sa capacité à s’associer aux autres cépages.

Les cépages anciens : des oubliés sur le retour. 
Ils en avaient été bannis, ils font de nouveau partie de la famille des cépages champenois : le pinot blanc (ou blanc vrai), le pinot gris (une chimère génétique de pinots blanc et noir), le petit meslier (un croisement de gouais et de savagnin) et l’arbane (ou arbanne, le seul cépage endémique de l’Aube, peut-être la survivance d’un cépage romain ancien). Ils représentent une centaine d’hectares en Champagne, dont les trois quarts dans l’Aube.

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